CHRONIQUE de l’unité Plaine de France

La plaine cultivée ponctuée de petits villages a été entièrement recouverte par le développement des temps modernes.

Carte d’État-major 1820

La carte représente une vaste plaine cultivée, simplement traversée par les ruisseaux (Sausset, Morée, Croult et Croud, vieille mer, la Mollette) et les canaux, ponctuée de rares villages, boisée à l’est…
La ville de Saint-Denis se démarque par son échelle plus vaste, elle prend position à la confluence des ruisseaux de la plaine, avant qu’ils ne débouchent dans la Seine.
On remarque la présence de forêts disparues depuis : bois « Saint-Denis, grand bois de Bondy (Livry, Bondy, Aulnay)
La plupart des routes importantes, des voies ferrées, ainsi que les canaux, desservant le nord de Paris, semblent partir de l’emplacement de la gare du nord et rayonnent ensuite dans la Plaine.

Saint-Denis et les villages au début du 19e siècle

Il est intéressant d’observer les cartes des localités avant l’arrivée de l’urbanisation de l’ère industrielle, lorsque chacune d’entre elles se distinguait encore nettement au sein de la plaine cultivée, et d’analyser leurs positions dans le contexte agro-naturel.

Saint-Denis : une ville de confluence, entourée et protégée par les marécages formés par les ruisseaux, une ville fortifiée, une ville structurée par l’axe sud-nord qui la relie directement à Paris.

Les villages de la plaine

Aubervilliers, entourée de parcelles de jardins.
Bobigny, alors petit village dans la plaine.
Bondy (le canal coupe en deux un parc formant la ceinture du village)
Drancy (un des rares parcs de village ayant subsisté !)
La Courneuve, petit village et grands jardins
Sevran, structuré par une jolie place triangulaire
Stains, un vaste parc de château, investi depuis par la cité-jardin
Tremblay (à la naissance du ruisseau du Sausset), seul village encore identifiable !

Les villages associés aux ruisseaux

Aulnay (aulnes…), à la confluence de la Morée et du Sausset, pas encore « sous bois » !
Blanc-Mesnil (la Morée):pas vraiment un village, mais un ensemble de fermes (mesnil en français ancien)
Dugny (confluence Croult/Morée), très beaux parcs en ceinture autour du village
Le Bourget (la Mollette), village-rue sur la route de Lille
Villepinte, environnée par les prairies de la vallée du Sausset

Villages « rue »

Pierrefitte, village-rue le long de la route de Chantilly et au pied de la butte Pinson
Pantin, un village initial en pied de coteau, mais un développement le long de la route de Meaux

Pavillons sous-bois n’existe pas encore, pas même une ferme…

1900 IGN

Tous les ruisseaux sont encore visibles, la plaine encore principalement cultivée.
Le développement urbain est sensible autour de Paris, jusqu’au tracé de l’actuelle RN186.
Déjà, de très imposantes surfaces sont dédiées aux triages au sud de Bobigny, et les lignes de chemin de fer sillonnent la plaine (on lit l’indication « l’avenir » à l’emplacement de l’actuelle gare de Blanc-Mesnil).
Les forts d’Adolphe Thiers, le vaste cimetière parisien de Pantin, marquent l’espace de leur vocation d’équipements parisiens "extra-muros".
L’indication de l’aéroport du Bourget est lisible, et a probablement été ajoutée après 1900.

C’est le début des lotissements, qui investissent une grande partie des bois de Bondy, dans la plaine, sous l’influence du Raincy et d’une bonne desserte fer, comme un « point de départ » du vaste système pavillonnaire de la plaine.

1950 IGN

L’urbanisation « industrielle » s’est étendue dans plaine Saint-Denis, de part et d’autre de l’axe resté « résidentiel » de la nationale 1.
D’immenses développements pavillonnaires se sont déployés autour de la voie ferrée, du Bourget à Aulnay, laissant toutefois quelques poches cultivées qui seront investies plus tard par les cités.
Beaucoup de composantes restent à venir : le paysage de la plaine est essentiellement créé dans la deuxième moitié du 20e siècle, formant un paysage représentatif des « 30 glorieuses »…

Années 1970 IGN

Les processus d’urbanisation, gagnant sur les terres cultivées et forestières de la plaine, déjà visible sur la carte de 1950 s’est accentué (emprises industrielles, pavillonnaires…), et de nouvelles composantes sont apparues : les autoroutes, les cités, comblant les vides des zones pavillonnaires, les centres-villes nouveaux de Bobigny et Tremblay, le début de l’aéroport de Roissy.

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