Les infrastructures, omniprésentes

ENJEUX des infrastructures

La part des infrastructures dans le territoire, leur forte incidence sur les ambiances, le vécu, les perceptions, sont considérables et conduisent à identifier de nombreux enjeux paysagers, à prendre en considération dans les projets relatifs aux infrastructures elles-mêmes, mais aussi dans leurs relations avec les territoires voisins.

  • Atténuer les effets de morcellement occasionnés par les coupures
  • Atténuer les effets de confrontation d’échelles et d’ambiances des infrastructures par rapport aux tissus urbains, limiter les effets d’accumulation des lignes aériennes.
  • Saisir l’opportunité des travaux d’infrastructure (Grand Paris notamment) pour transformer les paysages.
  • Développer un réseau de liaisons en modes actifs (piétons et surtout vélo), approprié à un territoire majoritairement plat et une population jeune et en pleine forme physique.
  • Améliorer la qualité de vie aux abords des infrastructures : acoustique, qualité de l’air, vibrations, coupures.
  • Compléter les infrastructures existantes par des réseaux de voies cyclables : la Seine-Saint-Denis, majoritairement plate, à la population jeune et sportive, est particulièrement appropriée au développement des déplacements à vélo, notamment pour les rabattements vers les transports en commun et l’accès aux lieux d’emplois.
  • Intégrer la perception des territoires depuis les infrastructures lors des programmes d’aménagement et de re-qualification.

Voir également les enjeux développés par typologie, articles suivants.

Une vocation ancienne, un caractère contemporain

Ce territoire est sillonné par les voies de communication terrestres qui rayonnent autour de Paris vers le nord et l’est, et il accueille, en partie, deux aéroports.

Entre les buttes de Montmorency et le plateau de Romainville, la plaine de France ne présente aucun obstacle aux voies reliant Paris aux territoires du nord. Bénéficiant de ce passage se sont additionnés les routes, très anciennes, puis les faisceaux de voies ferrées et de triages des gares du nord et de l’est, ainsi que les canaux, enfin les autoroutes.

Le réseau routier a beaucoup évolué au 20e siècle, marquant fortement la Seine-Saint-Denis par un trafic routier de transit épargnant Paris. Le long des axes, d’épais fuseaux d’activités se sont développés, créant des « unités paysagères » aux caractères particuliers.

Carte des infrastructures. Routes et autoroutes/ rouge , voies ferrées/ gris , canaux/ bleu , aéroports/ bleu-gris , composent un réseau dense qui semble être contenu à l’extérieur du périphérique. Pointillé blanc  : les tunnels.

Une multitude de composantes occupant de vastes emprises

Autoroutes, routes, voies ferrées, canaux, aéroports, mais aussi les lignes électriques, occupent une part très notable du territoire. Certaines composantes, comme les gares de triage ou les échangeurs autoroutiers, présentent des dimensions gigantesques, difficilement imaginables au sein des tissus urbains parisiens : ces échelles s’imposent aux ambiances et aux tissus de la Seine-Saint-Denis avec parfois une certaine brutalité, d’autant que le trafic génère également des nuisances de bruit, d’air sale, de danger, de coupures.

Les nombreuses infrastructures sont également très fréquentées, par les habitants de la Seine-Saint-Denis mais aussi par de très nombreux autres usagers, l’ensemble constituant un fort enjeu de perception et d’image du territoire.

Tremblay-en-France, lignes à haute tension.

Un gisement de transformations du paysage

La dynamique « Grand Paris », portant sur les réseaux de transports en commun, génère de fortes évolutions pour certaines infrastructures et les tissus attenants.
Le Pont de Bondy, par exemple, va voir évoluer son image, aujourd’hui altérée par l’entassement bruyant et désordonné des voies de circulation.

Orientation identifiée par l’étude anthropologique

LES INFRASTRUCTURES

SITUATION #2

L’héritage lié à l’accumulation dans le temps des différentes mailles infrastructurelles (routes nationales, canaux, chemins de fer, aéroports, autoroutes) sur les paysages de Seine-Saint-Denis, et plus en général de toute la banlieue parisienne, est apparu à plusieurs reprises suite au travail cartographique (§3). Cet héritage est décrit comme subi et s’accompagne d’un sentiment d’ennui sinon, parfois, de véritable hostilité.

Par leur taille, leur manière de s’inscrire dans le territoire et de dialoguer avec la topographie, et par les échelles qu’elles articulent, toutes infrastructures, chacun avec ses spécificités, participent au paysage tout en proposant en même temps des modalités de relations au paysage. Ce que l’on voit depuis une autoroute ou une ligne de chemin de fer (parfois seulement pour un instant, cf. carte des vues remarquables), et le long de leurs abords (perçus en général comme étant dépourvus de toutes qualités) lors de nos déplacements, et ce que l’on perçoit lorsqu’on y habite à proximité, interrogent les tensions ambivalentes qui existent entre leur dimension fonctionnelle, leur possibilités de « faire » paysage et notre disponibilité à intégrer ou refuser leur présence dans nos expériences. D’une part, cela pose la question des atouts paysagers liés à la nature des séquences que l’on traverse, en fonction des différents modes et vitesses de transport. D’autre part, cela interroge l’échelle piétonne, exposée comme elle est à l’ensemble du spectre sensoriel (bruit, pollution, vue…), en particulier là où la place des voitures est prédominante. Les infrastructures et les fonctions s’y accumulent tout en produisant des espaces souvent délaissés.

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