Un territoire peu et faussement représenté

Anciennes ou nouvelles, les « images » de paysage ne sont pas très nombreuses à représenter le territoire de la Seine-Saint-Denis : la Basilique St-Denis, le stade de France, le parc Georges Valbon disposent d’une certaine notoriété qui dépasse les limites départementales, et les franciliens (notamment les parisiens) identifient les horizons du plateau de Romainville. Mais ce sont là des images peu nombreuses, surtout comparativement au voisin parisien dont les représentations sont reconnues à travers le monde entier et motivent un tourisme massif.
Les tissus urbains qui composent l’essentiel de la Seine-Saint-Denis (pavillonnaire, activités, grands ensembles) font peu image, il ne s’en détache pas de « paysages emblématiques ».

Si une « image de la Seine-Saint-Denis » existe, ce n’est pas celle d’un paysage, mais plutôt celle des faits divers, non localisable, associée au décor indifférencié des grands ensembles : la « banlieue du 20h ».

Bien que les étendues pavillonnaires soient plus importantes en Seine-Saint-Denis, le type urbain du grand ensemble (répétitif, pas localisé, souvent représenté en plongée vu du ciel), reste collé à l’idée du "9/3", malgré la variété des autres tissus et les transformations très importantes des dernières années.

Cet atlas vient donc, c’est une partie de sa mission, « corriger » l’image ténue et plutôt fausse que les médias tendent à refléter de ce territoire.

Éléments de nature

L’ancienne plaine agricole n’a pas été représentée. Leurs qualités « pittoresques » ont permis en revanches aux cours d’eau de figurer dans les tableaux : la Seine et la Marne, ainsi que les petits ruisseaux plus discrets de la plaine, aujourd’hui enfouis sous l’urbanisation.

Les bois et les reliefs n’ont pas suscité autant d’images, mais l’extraction du gypse a motivé les photographes par l’aspect spectaculaire des fronts de taille.

Déplacements

Routes, autoroutes, canaux, voies ferrées et gares, aéroports, marquent le territoire et motivent des représentations assez nombreuses dans le cas du chemin de fer.
La part qu’elles prennent, comparativement aux paysages construits, indique leur importance dans le territoire et dans une vocation qu’on lui reconnaît volontiers.

La route de Paris à St-Denis
Le canal de l'Ourcq
Gares
Autoroutes
Aéroports

Paysages construits

Les centres « historiques », la construction de la « banlieue », suscitent quelques représentations. Les « cités » prennent une grande place dans les images symbolisant la Seine-saint-Denis, tandis que le renouvellement urbain vient peu à peu modifier ces clichés.

Saint-Denis
La ville grandit en investissant l'espace rural

Activités

Le territoire a accueilli les activités industrielles qui en ont marqué l’ambiance et l’image, laissant de nombreuses traces, notamment pour les établissements aux architectures « monumentales », comme l’Illustration ou les grands moulins de Pantin.

Aux usines (les entrepôts sont moins volontiers photographiés) s’ajoutent les asiles de Neuilly-sur-Marne, occupant de vastes emprises à proximité de la Marne.

Activités industrelles

Monuments

La Basilique Saint-Denis et le stade de France dominent les représentations des monuments repères, à quoi s’ajoutent les forts, certaines opérations de logement, les grands parcs urbains… cependant, le patrimoine n’est pas une représentation première du département.

Patrimoine
Patrimoine du logement social
Stade de France, parc de La Courneuve
Le château du Raincy, carte postale ancienne

Les cités, symbole de la Seine-Saint-Denis

La cité de la Muette à Drancy est connue et classée Monument historique, autant pour son rôle de centre de détention des juifs avant leur déportation pendant la deuxième guerre mondiale, que comme première cité construite selon les principes fonctionnalistes.
Plus tardives, les autres cités du département en sont les images représentatives : sur les 20 première photos identifiées par Google à la requête « Seine-Saint-Denis », 11 représentent certains de ces quartiers, rarement localisés.

Drancy
Requête « google image » du 15 janvier 2018

Le renouvellement urbain suscité par l’ANRU, les nouveaux quartiers, ainsi que les grands projets relevant des dynamiques du Grand Paris et des JO de 2024, motivent de nouvelles représentations de la Seine-saint-Denis, au moment où l’existence même du département est mise en question par les projets de restructuration de Paris-Métropole.

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