Bois, parcs et jardins

publié le 5 juin 2018 (modifié le 26 novembre 2019)

Les populations sont très attachées aux respirations non bâties, indispensables à la sensation de nature.

  Les bois

Il reste de beaux ensembles boisés naturels dans le Département, bien que d’importantes surfaces de boisement aient été remplacées par les développements urbains.

A l’est, un ensemble notable :
La forêt de Bondy et les massifs attenants, créent un paysage naturel au sommet du relief de la butte de l’Aulnoye, en partie mobilisée par la carrière de gypse de Vaujours. Cet ensemble reste encore trop peu inscrit dans l’espace urbain.
A proximité, sur les coteaux de la butte et en contrebas, d’autres massifs notables :
la fosse Maussoin, ancienne carrière de gypse, à réouvrir au public
le parc forestier de la poudrerie de Sevran, un remarquable espace proche du canal de l’Ourcq
le bois du vert galant, cadre du nouveau « centre administratif » de Tremblay en France
quelques bois sur le coteau de la butte du plateau d’Avron (nord de Neuilly-Plaisance).

Au sud :
Le bois Saint-Martin forme l’extrémité sud du département. Peu connu car peu accessible, il s’inscrit dans l’ensemble paysager de la Brie boisée, principalement située en Seine-et-Marne.

  ENJEUX des bois et forêts

- Préserver les emprises boisées de l’urbanisation, qui a déjà presque entièrement gommé les éléments de nature de la carte.
- Articuler davantage certains lieux de nature coupés de l’espace public, soit par des infrastructures infranchissables, soit par des tissus pavillonnaires étanches.
- Constituer dans leur ensemble un vaste réseau d’espaces naturels et de parcs, relié par des parcours de liaisons douces. Ces objectifs sont déjà identifiés par l’étude de Jacques Sgard de 1999, et prennent corps, par exemple, dans l’opération du « chemin des parcs » réalisé par le Conseil départemental.
- Gérer les bois dans une double optique d’accueil des publics et de contribution à l’environnement.

  Les grands parcs : le paysage public comme nature

Les grands parcs publics, créés au 20ème siècle, sont caractéristique du paysage de la Seine-Saint-Denis (les « respirations » identifiées par l’étude anthropologique).

Classés « natura 2000 », ils incarnent la nature au sein des territoires urbanisés du département et sont gérés comme tels, en même temps qu’ils offrent aux habitants des espaces de détente.

Certains restent trop peu articulés aux tissus en raison des voies qui les bordent, mais les populations sont très sensibles à leur présence, et n’acceptent pas qu’ils puissent être réduits pour y inscrire davantage de développements urbains, ce qui avait été avancé.

Le territoire est inégalement doté, cependant, les parcs pourraient constituer un « réseau » très pertinent d’espaces ouverts et de parcours de déplacement, réseau incarné dans les projets de « chemin des parcs » à l’est et de « corniche des forts » au rebord des buttes.

La Seine-Saint-Denis est probablement le seul département français qui trouve une grande part de sa personnalité paysagère dans un ensemble de parcs modernes, cette spécificité est porteuse de projets, tant de valorisation des parcs existants, que de développement du potentiel, à l’aide de nouveaux projets (comme les bases de loisirs de Romainville et de Sevran, la Fosse Maussoin) et de mises en réseau.

  ENJEUX des parcs

Il va de soi que les emprises des espaces naturels constituent un patrimoine à préserver de l’urbanisation, qui a déjà presque entièrement gommé les éléments de nature de la carte.

Les enjeux vont se porter sur les liens avec les habitants :
- Articuler davantage certains parcs trop coupés de l’espace public, soit par des infrastructures infranchissables, soit par des tissus pavillonnaires étanches (Georges Valbon notamment).
- Constituer un vaste réseau d’espaces naturels et de parcs, relié par des parcours de liaisons douces. Ces objectifs sont déjà identifiés par l’étude de Jacques Sgard de 1999, et prennent corps, par exemple, dans l’opération du « chemin des parcs » réalisé par le Conseil départemental.

Une planification de la mise en réseau des parcs en grand format (nouvelle fenêtre)
Une planification de la mise en réseau des parcs

  Le parc départemental Georges Valbon

Egalement connu sous le nom de « Parc de la Courneuve », le parc couvre 410 ha.

Situé à l’emplacement d’un ancien projet de ville nouvelle pensé dans les années 1920, il est réalisé à partir de 1960, sous la conception des paysagistes Audias, puis Provost et Samel.

De dimension métropolitaine, le parc est également flanqué du vaste ensemble de terrains de sports de Marville (29 ha), et du grand cimetière intercommunal (25,5 ha), le tout constituant une très importante respiration dans le continuum urbain qui l’environne.

Alors que les espaces publics de Dugny et Stains s’articulent plutôt aisément aux promenades du parc dans sa partie nord, les liens restent plus difficiles au sud et à l’ouest, vers La Courneuve et Saint-Denis, en raison des coupures de l’autoroute A1 et de la RN 301.

  Orientations identifiées par l’étude anthropologique

LE PARC G.VALBON ET
LE CANAL DE L’OURQ

SITUATION #9

Nous proposons de regarder ensemble ces deux lieux emblématiques de la Seine-Saint-Denis, car aujourd’hui ils posent les mêmes enjeux autour de la valorisation foncière liée à une privatisation des qualités paysagères de certaines parties du territoire. Réfléchir sur la dimension paysagère des logiques à l’œuvre sur ces lieux peut apporter des enseignements importants à une plus large échelle. D’un côté nous avons le « projet Castro » qui voudrait construire sur les abords du parc Georges Valbon. Cela permettrait évidemment aux nouveaux habitants de profiter de la vue sur le parc (le fameux « effet Central Park ») tout en faisant monter la valeur foncière des logements. De cette façon, la vue sur le parc de l’extérieur serait confisquée (c’est la raison de la fragilité remarquée par les habitants et les acteurs) tout comme celle de l’intérieur, dont l’horizon serait limité par la « muraille » établie par les nouveaux immeubles.
La prolifération de ZAC le long du canal de l’Ourcq (Cf. carte projets) soulève les mêmes interrogations chez les acteurs qui voient dans cet axe privilégié du territoire à la fois une grande Intensité et Potentiel et une Fragilité due à une « confiscation de la vue » de plus en plus marquante.
Reflet d’une dynamique à l’œuvre dans plusieurs secteurs de la Seine-Saint-Denis et qui demanderait pour certains acteurs de « réfléchir et ne pas seulement de vendre ».
Enfin, cette urbanisation du canal semble privilégier le lien direct et de proximité avec l’eau et les quais plutôt que s’interroger sur les possibles liens à une échelle plus élargie et capable d’ouvrir le canal aussi vers les territoires environnants. Un dangereux effet tunnel qui limiterait sensiblement son potentiel paysager et ses possibilités de devenir la colonne vertébrale d’un système paysager hétéroclite au centre du département.

  Le parc départemental du Sausset

Couvrant 200 ha, le parc s’inscrit sur le cours du ruisseau du Sausset.
La conception de Claire et Michel Corajoud (concours en 1980) repose principalement sur des plantations forestières, les effets de lisières, et une organisation plus pittoresque aux abords du ruisseau.
Ouvert dès 1981, le parc n’a cessé d’être aménagé et modifié par ses concepteurs, qui y ont créé 4 granbds espaces différenciés dénommés le Puits d’enfer, le bocage, les Prés carrés et la Forêt, où se développent un bocage, une forêt, un marais, attenant à l’étang de Savigny, un labyrinthe, enfin un vignoble.
Une gare RER est située au cœur du parc.

Le parc du Sausset en grand format (nouvelle fenêtre)
Le parc du Sausset

Un espace de détente

Vue en automne

  Parcs proches des cours d’eau et du canal

Plusieurs réalisations tirent bénéfice de la Seine, de la Marne ou des canaux, en offrant des espaces de détente attenants à ces horizons de nature. Toutes les opportunités seront bonnes à prendre pour poursuivre la mise à disposition, sous forme de parcs, de ces rares espaces de nature.

Parc des docks, Saint-Ouen
12ha de parc qualifient le nouveau quartier qui s’ouvre ainsi vers la Seine.

Parc départemental de la Haute-Ile, Neuilly-sur-Marne
Etendu sur 65ha dans le lit de la Marne, le parc renforce la présence de la rivière dans une ambiance très naturelle.

Parc départemental de la Bergère, Bobigny
Le long du canal de l’Ourcq, 15 ha d’un parc très représentatif du style "néo-paysager" du 20eme siècle.

Parc départemental de l’Ile-Saint-Denis
Le parc occupe sur 23 ha une portion de l’ïle, sur toute sa largeur, permettant de bénéficier des linéaires de berges sur la Seine.

Parc départemental de la Poudrerie à Sevran
116 ha, principalement boisés, composent ce parc à l’histoire singulière, ancienne usine de fabrication de poudres.
Situé sur le cours du canal, il en complète l’attractivité pour les loisirs sportifs, et offre aux visiteurs le cadre boisé qui perpétue le souvenir de l’ancienne forêt de Bondy.

  Parcs des rebords des plateaux

De nombreux parcs historiques ont pris position sur les rebords des coteaux, comme à Clichy-sous-Bois ou Romainville. D’autres réalisations plus récentes ont également bénéficié de ces situations d’une grande intensité paysagère, et le potentiel est loin d’avoir été totalement exploité, comme l’indique le programme de corniche des forts qui reste pour l’essentiel encore à réaliser.

Parc départemental Jean Moulin-les Guilands à Bagnolet et Montreuil
26ha de parc valorisent le rebord du plateau, offrant de beaux points de vue, notamment sur le bois de Vincennes, au pied des tours des cités.

Parc des Beaumonts à Montreuil
Sur d’anciennes carrières de gypse, 24 ha de parc en position de rebord de plateau

Parc des côteaux d’Avron, Neuilly-Plaisance
Construit, comme les Buttes-Chaumont et la future corniche des forts, sur d’anciennes carrières de gypse, le parc offre aux habitants 31ha d’ambiances de nature, inaugurés à la naissance du 21ème siècle !

Parc départemental de la Fosse-Maussoin à Clichy-sous-Bois
L’ancienne forêt de Bondy n’a pas été entièrement supprimée, 9 ha sont actuellement accessibles au public et les travaux continuent pour étendre encore cette offre.

  Les jardins des zones pavillonnaires

Une ambiance est apportée aux zones pavillonnaires lorsque les jardins parviennent à "déborder" dans les rues, à parfumer l’air, à faire entendre les oiseaux qui s’y abritent, le vent dans les feuillages, à colorer le paysage urbain…
Mais c’est aussi dans le fond des jardins, les cœurs d’îlot, que les arbres peuvent prendre de l’ampleur, et offrir aux habitant des horizons de nature.

Alors que les étendues pavillonnaires sont majoritaires dans le département, les jardins privés représentent une part non négligeable du paysage !!!

Voir aussi l’article Les tissus pavillonnaires

  Les espaces verts des cités

Le concept urbanistique des cités se fonde notamment sur le projet d’inscrire les immeubles dans le cadre de vastes espaces verts naturels et sains. Dans de nombreuses cités, en effet, les espaces extérieurs sont paysagers, les arbres ont parfois pris de très belles proportions.
Les ambiances sont toutefois fréquemment contredites par le mélange avec les voiries et les stationnements, et par des modes de gestion trop rigoristes.

Voir aussi l’article Tours et barres : "les cités du 9/3"

  ENJEUX des jardins pavillonnaires et des espaces verts des cités

- préserver les cœurs d’ilot
- préserver et encourager les "jardins de devant" formant l’ambiance des rues, réglementer la qualité des clotures
- développer une pédagogie du jardinage tenant compte des enjeux paysagers communs (biodiversité, gestion de l’eau, qualité du paysage public)
- qualifier les espaces publics pour compléter le rôle des jardins dans la formulation des ambiances
- identifier les patrimoines paysagers des cités avant les opérations de renouvellement
- adopter de nouveaux modes de gestion des espaces verts, (moins de tailles strictes et de ratissage des sols des massifs par exemple).